Elles sont en train de jouer chez des amis, je les emmènerai à l’école demain matin. Tu iras les chercher. C’était le 30 janvier 2011. Je ne les ai plus jamais vues.
C’était il y a quelques années, en Suisse. Irina Lucidi, d’origine italienne, a un travail, un mari et deux filles. Rien n’annonce le drame à venir. Un jour, le père disparaît emmenant avec lui les deux enfants. Il est retrouvé mort quelques jours plus tard – un suicide – et les deux petites filles resteront à jamais introuvables.
Si Gaia Saitta et Giorgio Corsetti s’emparent de ce fait divers, c’est moins pour le détailler que pour regarder au-delà, pour capter le souffle de la résistance, l’éblouissement de la poésie de celle qui reste.
Dans une approche humaine, Gaia Saitta, seule en scène, mène l’enquête et se met à l’écoute de ce qui, dans l’histoire d’Irina, entre ses angoisses, son courage et ses questions sans réponse, résonne au-delà d’elle. Prenant à témoin les spectateur·rices, elle partage la résistance de cette femme et relaie son combat pour le droit au bonheur, dans lequel chacun·e peut se reconnaître.
