Le vendredi 27 janvier 2023, la Caserne Fonck lançait la douzième édition du Festival de Liège. Danse, théâtre, spectacle de marionnettes seront notamment au rendez-vous. Sans parler des afters et autres réjouissances concoctées par les organisateurs pour votre plus grand plaisir. Allez, ne vous faites pas prier et rejoignez-nous en Outremeuse !
Tervuren
« C’est dangereux d’exposer ces œuvres dans un musée, car elles ont des pouvoirs », peut-on entendre sortir de la bouche d’un authentique Africain à travers une vidéo diffusée sur scène. Cela étant, Fatou Hane et Céline Beigbeder réussissent à nous rappeler qu’on peut rire de tout tant que la finesse et l’autodérision sont au rendez-vous. Prenant tour à tour le parti des colons et de ceux qui ont été spoliés de leurs œuvres d’art, les deux comédiennes mettent tout le monde d’accord. En témoigne cette scène où Céline joue simultanément plusieurs personnages dont le conservateur du musée de Tervuren et une animatrice radio qui nous pond une intro magistrale : « Vous êtes sur Europe Culture, la radio qui s’intéresse aux tabous, bonne écoute. » Comme on peut s’y attendre, le conservateur prêche pour sa paroisse et incite la journaliste à creuser sa réflexion en profondeur. Comble de la surprise, nous avons droit à l’avis des œuvres du musée auxquelles Fatou donne vie l’espace d’une scène. « Stop, je ne suis pas patrimoine de l’humanité ? Qu’est-ce que ça veut dire patrimoine de l’humanité ? Patrimoine dont on peut se servir ? » Nous, en tout cas, nous nous serions bien resservi une part de ce spectacle aux anecdotes particulièrement croustillantes !
Shadow survivors
« Quelle est cette ombre menaçante ? » se demande un public médusé censé assister à un spectacle de danse et d’acrobaties diverses. Pas de réponse ! Soudain, c’est l’apparition… Et quelle apparition ! Une créature mi-homme, mi-coq fait une entrée fracassante accompagnée des premières paroles de La Marseillaise. Et là, tout s’éclaire. Le discours sur l’histoire du Cameroun du début de spectacle nous revient tel un boomerang. C’était donc pour ça qu’un des danseurs donnait l’impression de vouloir s’étrangler. Il essayait simplement d’échapper à l’envahisseur français. Dans un Cameroun ayant subi la colonisation, la danse en devient un hymne à la vie et à l’espoir. Alors, dansez, chantez et vivez.
L’Opéra du Villageois
« On ne voit rien du tout », devaient certainement penser ces spectateurs qui se sont levés pour essayer de discerner les détails de ce spectacle mêlant danses et rituels ancestraux. Ah, si seulement il y avait des gradins au lieu de cette salle où tout le monde se retrouve au même niveau ! Peut-être aurions-nous pu apprécier davantage la performance proposée par Zora Snake. Qu’à cela ne tienne, nous ne bouderons pas notre petit plaisir pour cette petite fausse note. D’ici à la clôture du Festival, nul doute que nous aurons encore de quoi nous réjouir.
