AUSTRAL BORÉAL, DERNIER FESTIVAL AVANT LA FIN DU MONDE ?
Rédaction : Anthony Katone, Serge Kabiligi // Photos : Anthony Katone
Alors que le confinement nous guette, une bande d’irréductibles Liégeois a décidé de maintenir un festival sous des conditions plus que particulières. Le week-end dernier, Austral Boréal accueillait quelques chanceux festivaliers pour sa deuxième édition au Manège Fonck ainsi qu’au Hangar pour 3 jours de renaissance culturelle.
Au micro de 48FM, Alice Driesen, responsable communication du festival, explique les difficultés et les inquiétudes rencontrées avant l’ouverture du festival : « On peut parler de montagne russe émotionnelle avec les nouvelles mesures présentées mardi dernier. » « Trois jours avant, on ne savait pas si on allait maintenir l’évènement » ajoute un technicien à l’entrée de la caserne. Mais ils ont tenu ! Si les dispositions sanitaires pouvaient occasionner une certaine frustration sous le rythme et l’ambiance générés par les groupes invités, le festival n’en est pas moins resté une énorme bouchée d’oxygène dans un période où la culture s’asphyxie.
Alors que l’année précédente offrait des projections cinématographiques, des ballades musicales, de la photographie et évidemment des concerts, ce dernier opus reste fidèle à son esprit « exploratoire » dans la mesure du possible. A la programmation, des concerts mais aussi une battle de compliment organisée par la Zone Slam, une performance de danse, des projections graphiques, un spectacle de magie destiné aux enfants. « On voulait créer un week-end où les liégeois pouvaient venir profiter dans un autre esprit qu’exclusivement festif » nous confie Alice.
Si le choix artistique est lui fort éclectique, l’événement peut se targuer d’avoir consommé local avec des artistes liégeois tels que le groupe Mangrove, le batteur Bothlane, les slameurs de la Zone, le jazzman Sebastien Hogge, et d’autres.
MANGROVE, DE L’AFRO ET DU BEAT — Serge Kabiligi
C’est avec le groupe MANGROVE qu’a débuté le festival Austral Boréal. Les Liégeois au style unique et épatant se décrivent comme un « kaléidoscope de sons et de grooves organiques ». Résultat d’une belle rencontre, le jeu des 6 membres témoignent d’une parfaite fusion entre plusieurs styles musicaux.
Pas évident d’être le groupe d’ouverture ! Surtout devant des spectateurs assis et limités par les règles de distanciation. Sécurité sanitaire oblige, les organisateurs ont mis en place des mesures draconiennes... Même pas peur, la team Mangrove démarre avec un puissant rythme dès les premiers temps du show !
Une prestation à la hauteur de l’attente. Une régie à l'affût de chaque vibration de la batterie, de chaque tâtonnement au clavier et autres riffs de guitares. Bref, un jeu de lumière au poil. Un show sans aucun hic et sous contrôle. Trop peut-être ? On ne les voyait même pas transpirer !
Il faut dire que jouer devant un public assis semble parfois étrange et peut frustrer. L’ambiance décolle mais doit constamment se retenir. « Mieux vaut jouer dans ces conditions que de ne pas jouer du tout » confie Mathieu Labaye, le claviériste. « Il faut maintenir les événements. » Mais puisque la passion de la Mangrove réussit à faire lever les spectateurs de leurs chaises, on ne peut qu’espérer les revoir vite jouer sans contrainte !
BOTHLANE, LE BATTEUR QUI FRAPPA LA FOULE – Anthony Katone
Accompagné de son synthé modulaire, le batteur de The Brums, a emporté la foule pour la fermeture du premier soir. « J’ai un synthé modulaire que je dirige avec ma batterie ou mes mains. Donc je joue des deux instruments en même temps avec des séquenceurs » explique Alain Duval sur 48 fm. Une formule originale qui combine musique électronique et percussions aux inspirations jazz. Impossible pour la foule de résister aux consignes imposées par le festival, notamment lors de la prestation de son dernier titre « hornet ».