
Le jeudi 22 mai 2025, la Pépinière du B3 accueillait une conférence autour de l’acte d’écrire. Intitulée « L’Écriture : de l’ombre à la lumière », la rencontre réunissait Jérôme Colin, Sophie Francis et Charlotte Leroy pour une plongée dans les coulisses de la création littéraire.
« Je n’aime pas la pêche, mais j’adore l’idée de la pêche ! » affirme Jérôme lorsqu’on lui demande à quoi peut s’attendre une personne qui écrit, sur le plan de la carrière. Pour lui, c’est simple : se lancer dans la rédaction d’un livre, c’est comme lancer une ligne, attendre et… peut-être que. Cette incertitude inhérente à la littérature, il la trouve particulièrement excitante. Quoi que l’on écrive, on ne sait jamais comment le public va le recevoir.
Mais alors : qu’est-ce qui pousse les gens à écrire ? Le besoin ? L’envie ? Chacun·e semble avoir un déclencheur personnel. Pour Sophie, tout est parti d’un amour unilatéral avec une personne qui n’en savait rien. Elle a eu besoin de coucher son ressenti sur le papier, et ce premier texte a ouvert la voie à d’autres. Elle avait attrapé le virus, comme on dit. Charlotte, elle, utilise l’écriture pour mettre de l’ordre dans son petit chaos intérieur. Jérôme, quant à lui, résume son rapport de manière plus floue : « Je ne sais pas si j’aime écrire. Mais je sais qu’à un moment, ça m’obsède ! »
Mais qui sont-ils·elles, au fond, et quelle place la littérature occupe-t-elle dans leur vie ?
« J’ai un bureau parfait dans lequel je ne vais jamais ! » s’amuse Sophie, lorsque la conférencière Stéphanie Kolch lui demande où elle écrit. Enseignante et autrice auto-éditée, elle avoue préférer les espaces ouverts : la mer du Nord, de la bonne musique dans les oreilles… et l’inspiration vient. « La marche, c’est vraiment quelque chose qui marche », renchérit Charlotte. Elle aussi est touche-à-tout : actrice, scénariste, formatrice en écriture. Elle écrit chaque jour, et c’est même la première chose qu’elle fait en se levant.
Quant à Jérôme, journaliste et animateur télé pour la RTBF (notamment de l’émission Hep Taxi !), il divise son processus créatif en deux phases : d’abord une collecte d’idées, saisies sur le vif, peu importe le moment ou le lieu. Puis, lorsqu’il sent tenir un fil conducteur, il prend congé, s’enferme dans son bureau, et structure son brouillon en un projet littéraire abouti.
Chacun·e à sa manière, ils·elles partagent la même exigence : écrire demande du temps, de la rigueur, parfois du doute. Mais ça en vaut la peine. « Dans ce monde où tout va trop vite, faire cette chose lente, c’est quand même un acte de résistance ».
