AUX ORIGINES DU REGGAE LIÉGEOIS #1 : ROOTS WARRIORS

Rédaction : Ludovic Minon

Il y a un peu plus de deux semaines, alors que les fêtes de la musique touchaient à leur fin, quelques irréductibles mélomanes ont pris la direction du Laveu pour une ultime apnée musicale. Deux groupes à l’affiche : Wata Wata, « musique des Balkans et d’ailleurs », et… Roots Warriors, le plus vieux band de reggae liégeois ! Une programmation, signée l’Aquilone asbl, à la hauteur du cadre idyllique du petit parc Comhaire. 

Reggae fever 

Pour atteindre le parc Comhaire, situé au fin fond du quartier du Laveu, il faut grimper. Et sous un soleil de plomb, les pompes à bières de l’Aquilone asbl font office de ligne d’arrivée salvatrice. L’arène végétale qui se déploie alors sous nos yeux prend des airs de bout du monde. Des hippies, des gosses, des rires. Les fêtes de la musique, c’est avant tout les prémisses des vacances. 

Après une prestation très attendue — et très réussie — du groupe Wata Wata, le public désormais chaud bouillant attend de pied ferme la tête d’affiche… « ROOTS WARRIORS PLAY THE GOLDEN AGE OF ROOTS ROCK REGGAE MUSIC », rien que ça ! Après un sound-check à rallonge, Ioanis Tirekidis, le leader du groupe, enlève son béret et déploie ses dreadlocks. « Est-ce que vous êtes prêts à partir pour le soleil de la Jamaïque ? Vers des valeurs d’amour, de paix, de justice et de liberté ?! » Les basses tonnent et l’ambiance se fait assurément jamaïcaine. Avec le retard, les futs de bière sont déjà vides… Mais qu’importe, c’est un verre de rouge à la main que le public se masse vers les enceintes ! L’atmosphère se calque sur le climat transpirant et les survivants dansent comme jamais. Le reggae, musique de défonce-man ? Les clichés s’envolent avec les cuivres qui tapent dans les aigus. Mais encore, le beat du batteur — Bruno Florida, le plus vieux membre du groupe après Ioanis — invite au mouvement et à l’enthousiasme. 

« Vous connaissez Christophe Colomb ? Et bien c’était un menteur ! Il disait avoir découvert l’Amérique, mais les Indiens y habitaient depuis des milliers d’années… » Indissociable de ses convictions idéologiques, le reggae reste engagé plus de 35 ans après l’ère Marley. Et les codes du reggae roots sont là, intacts. Voix mi-croonée mi-enrouée, prônant l’amour et la liberté, section cuivre omniprésente, chœurs appuyés, claviers virevoltants, et le duo basse-batterie, battement de cœur de la musique reggae, happe le public proche comme lointain. Même les plus sceptiques des badauds présents ne peuvent qu’apprécier et les quelques irréductibles encore assis ne peuvent s’empêcher de remuer. Ringard, le reggae ? 

Roots Warriors © D.R.
Roots Warriors © D.R.

Aux origines du reggae liégeois 

Peut-être sans le savoir, le public vient d’assister à un show d’une valeur toute symbolique. Car — le saviez-vous ? — Roots Warriors fut le tout premier groupe de reggae liégeois. Loin d’être une institution, et finalement peu connu du public, Roots Warriors a pourtant suscité des vocations. Devant la scène ce soir-là, le fondateur de l’incontournable Panache Culture, Hassan Hamra… a joué dans les Roots Warriors du début des années 80 ! Si l’immortel Panache Culture peut se vanter d’avoir placé Liège sur la cartographie du reggae mondial, Roots Warriors l’a en effet précédé de quelques années. « J’ai fondé ce groupe vers 1982-1983 » raconte Ioanis Tirekidis. « Le groupe n’a pas duré longtemps mais j’en ai eu plusieurs par la suite : Omega Radics, Human Race, Trubel & Bass… » Le reggae, Ioanis l’a découvert à la radio, vers ses 10 ans. « Je suis tombé sur une musique qui m’a fracassé. J’ai trouvé ça tellement frais, tellement original à l’époque. Ça n’avait rien à voir avec tout ce que j’avais entendu » se souvient-il. « Je voulais partager ça avec mes copains. J’en parlais autour de moi. Ah, tu connais pas le reggae ? — Le quoi ? — Allez, viens à la maison, je vais te faire écouter ça. » « J’avais des cassettes et quelques disques. C’était dur à trouver. Fin des années 70, c’était le temps des radios pirates. J’ai eu l’occasion de participer à la radio de mon quartier, et j’y ai fait une émission reggae hebdomadaire. »  

Roots Warriors © D.R.
Roots Warriors © D.R.

L’Aquilone, d’Outremeuse au Laveu 

Et c’est au fond du Laveu que Roots Warriors, récemment reformé, revient enflammer le public du parc Comhaire pour la deuxième année consécutive — fêtes de la musique obligent. Un lieu méconnu pour certains, mais incontournable pour d’autres. « Tu ne connaissais pas ? Moi j’étais à Saint-Laurent, j’ai presque grandi ici. » Un show plutôt en phase avec les valeurs défendues par l’Aquilone, asbl organisatrice. Nicolas, son responsable, a lancé cet événement il y a 9 années déjà. Mais qu’est venu faire l’Aquilone si loin d’Outremeuse ? « Il y avait beaucoup de tension dans le quartier, pas de maison des jeunes et donc peu d’initiatives » explique Nicolas. « Je suis rentré dans le comité de quartier et ait profité de ma place à l’Aquilone pour proposer des activités. » C’est ainsi que les fêtes de la musique du Laveu mettent également en place une battle de breakdance. La raison de la programmation de Roots Warriors deux fois de suite ? « Mon fils est ami avec le claviériste » sourit Nicolas. Ce claviériste, c’est Sarayan. Le neveu de Hassan Hamra, leader de Panache Culture… Comme quoi, à Liège, la musique est souvent affaire de famille.

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