BRUIT DE SOUFFLE, EXPÉRIENCE D’UN AUTRE MONDE

Rédaction : Cécile Botton / Photos : Michka Kuzma & Cécile Botton

Ce vendredi 3 décembre, Quatremille a poussé la porte du Centre Culturel des Chiroux à l’occasion de la première de « Bruit de souffle ». Ce spectacle alliant danse et musique est porté par Amélie Dechambre et son frère Clément. Une expérience hors du commun suivie d’une rencontre avec Amélie, cet ovni à l’origine du projet.

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Bruit de Souffle © Michka Kuzma

Un parcours patchwork

Motivée, Amélie commence la danse classique dès l’âge de quatre ans. Jusqu’à 25 ans, sans interruption, elle pratique la danse en multipliant ses expériences : jazz-funk, danse africaine, contemporaine, orientale ainsi que le tribal-fusion, une modernisation de la danse orientale. « À un moment, j’ai regretté de ne pas en faire plus et je suis dit : fais-le. Là, j'ai vraiment commencé à y investir énormément d'énergie, j'ai beaucoup voyagé et j'ai été suivre des formations à l'étranger. »

Depuis que la danse a pris une grande place dans sa vie, Amélie se forme que gré de ses envies et de ses intérêts. « Je veux mettre en avant une démarche complètement contemporaine et expérimentale dans l’articulation des concepts et ainsi, faire en sorte que le public vive une expérience unique emplie de sensations ! »

Sans oublier les collectifs

Ceux-ci ont été importants pour l’artiste ! On retrouve Balam qui organise des cours de danse à Liège. « J’ai invité des amies danseuses à former Ublik, un groupe féminin d’expérimentation ou de compositions spontanées, je donne aussi des ateliers pour partager avec des élèves ce que je fais. » Depuis deux ans, une fois par mois, elle organise les scènes ouvertes avec l’Armande. « J’essaie de créer des choses, c’est assez gai parce que Liège est à la fois petite et grande ville, il y a quand même des possibilités et moyen de voir le résultat de ce qu’on fait. »

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Bruit de Souffle © Michka Kuzma
L’art de repousser ses limites

La bascule s’effectue avec le collectif Orchidaceae situé au Portugal. Durant cinq ans, la danseuse s’y est rendue une fois par an pour effectuer un stage intensif. Six mois avant un des stages, elle profite d’un coaching avec la chorégraphe Anaïsa Lopez. C’est ainsi qu’elle expérimente et qu’elle joue sur les limites de son corps. « Par exemple, je me laisse tomber par terre et je me lève 100 fois d’affilée ou bien je reste immobile pendant 20 minutes pour voir ce qui reste de ma danse après ça… C’est vraiment brouiller les barrières du corps, nos habitudes pour empêcher le corps de pouvoir contrôler » lâche Amélie. Au terme de ce coaching, elle aboutit à un solo de 20 minutes assez indigeste qu’elle présente au Portugal. Trouvant l’expérience super intéressante, elle décide de créer une structure pour en faire un spectacle. « J’ai utilisé des objets… tout tourne autour d’un ventilateur, en fait ! » Pour la musique, la performeuse s’adresse à son petit frère Clément qui est un adepte de la musique expérimentale. « J’avais en tête de lui demander de faire la bande son, mais ce qui l’intéressait, c’était d’être sur scène avec moi. À partir de là, on a commencé le travail. » Musicien professionnel, il a fait le conservatoire de Bruxelles et a enchainé avec celui de Liège. Actuellement, il fait partie des membres créateurs de « l’Œil Kollectif » qui propose de la musique improvisée relativement expérimentale de The Brums, et de plein d’autres projets.

Mise en mouvement

Avec les subsides de la Région wallonne, les deux artistes participent à plusieurs résidences où ils développent une pièce de 45 minutes, « Bruit de souffle ». Amélie y danse, performe, fait du mouvement alors que Clément y joue du saxophone, de la clarinette basse, du clavier, utilise le son ambiant ainsi que le bruitage obtenu à partir différents objets. Dans ce spectacle, il y a une histoire suivie dans le non-verbal, de la voix mais pas de mots, une histoire qu’on peut retracer. Cette histoire, on peut l'interpréter à sa manière, et elle suscitera sans aucun doute pas mal de questions chez le spectateur. « C’est vraiment toute une réflexion sur l’impossibilité de mouvement, mais aussi l’impossibilité d’être immobile, l’impossibilité du silence et l’impossibilité du bruit… C’est vraiment sur des espèces de contradictions, ce qui nous oblige et ce à quoi nous, on s’oblige dans la vie en général. Là, je l’aborde au niveau du mouvement mais forcément c’est le reflet de plein de choses beaucoup plus profondes. »

Un résultat assez expérimental

C’est une scène dénuée de tout décor qui accueille le public. Une paire de bottes en caoutchouc trône en son milieu alors que clavier, saxo, clarinette et ventilateur sont rassemblés sur son côté gauche. Vous voilà prêt à décoller ! Un hélicoptère vous emmènera vers un univers à la fois sombre et plein d’espoir. Musique minimaliste, pour une mise en évidence de la danseuse aux mouvements parfois fluides, parfois saccadés révélant ainsi une parfaite maitrise du corps. Se libérant peu à peu de ses chaines et entrant dans la lumière, Amélie nous montrera un visage terriblement expressif dans ses venues en bord de scène ! Jeux de lumière, musique et mouvements vous maintiennent dans une sorte de transe tout au long de ce voyage inédit. Force est de constater que l’atterrissage fut difficile… Il m’a fallu du temps pour émerger et quitter cet univers hypnotique !  D’ailleurs, pari réussi pour cette démarche où l’artiste voulait faire tomber les barrières afin de montrer la vérité cachée plutôt que la subjectivité du formellement beau. « Je pars du principe qu’à partir du moment où c’est vrai, les gens vont peut-être aimer ou peut-être détester. Mais ce que j’espère, c’est qu’ils auront vécu quelque chose… C’est juste l’ennui qui me dérangerait de la part du public… Mais si on n’aime pas, ce n’est pas grave ! » Vu les réactions du public, on peut dire que l’indifférence n’a pas eu lieu d’être… D’ailleurs, les retours positifs attestent tout le contraire !

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