#CREATIVE2020, LA PROJECTION DE COURT-METRAGE EN LIGNE DE CAMERA-ETC
Rédaction : Anthony Katone
Suite à un appel à projet lancé déjà en 2017 proposant à des artistes d’accompagner leur premier court-métrage d’animation, Caméra-Etc diffuse le fruit du travail de ces néo-réalisateurs ce jeudi 26 novembre à 18h et 20h.
Si les cinémas annoncent leur réouverture chez nos voisins français pour le 15 décembre, il n’en est encore rien ici. En attendant, l’atelier de production Caméra-etc nous offre deux séances disponibles en ligne sur Youtube et Facebook ce jeudi 26 novembre. Deux séances au cours desquelles nous découvrirons 13 courts-métrages dont sept premières réalisations, cinq réalisations collectives faites dans le cadre d’ateliers de formation et un clip réalisé en co-production avec les réalisateur Daniel Bajoit et Jean-Bastien Tinant. Une exposition des œuvres de ces différents artistes et du travail d’un atelier expérimenté de plus de 40 ans dans l’accompagnement d’auteurs mais dont l’ouvrage reste encore méconnu du grand public.
« Reconnu en tant qu’atelier de production et centre d’expression et de créativité, Camera-etc a pour but de soutenir la création audiovisuelle d’animation en Fédération Wallonie-Bruxelles » nous explique Sarah Martin, chargée de communication. Dans cet objectif de soutien, l’atelier travaille sous deux axes principaux. Premièrement, en proposant des formations aux enfants ainsi qu’aux adultes de tous niveaux. Ensuite, en soutenant des films d’auteurs à la production, la promotion et la diffusion. « Nous mettons à disposition notre équipe et notre matériel professionnels pour des créations à petit budget qui permettent de faire des court-métrages de 2 à 5 minutes. »
Majoritairement dépendante de subsides, la structure peut compter ponctuellement sur des achats de télévision et cinéma, ou sur les prix financiers remportés lors de festivals. Autre alternative financière, la réalisation de « films de commande » : Simon Medard, par exemple, animateur au sein la boite, fut le réalisateur du clip I can’t wait pour le groupe Cocoon ou encore des teasers de plusieurs éditions du festival de Dour. Un système qui permet quelque peu de varier les sources de revenus dans un milieu déjà fort concurrentiel comme nous l’argumente Sarah : « Le cinéma d’animation est un secteur extrêmement développé et industrialisé. Il y a de l’animation partout, on ne compte plus les séries, les pubs, elle est vraiment omniprésente. Nous, on essaie de faire du cinéma d’animation d’auteur ce qui est plus difficile à visibiliser pour le grand public mais on tient tout de même à se différencier de ces formats standards. On est dans l’artistique, l’artisanal, dans la valorisation de la créativité. »
No Future d'Anaïse Lafontaine
Conçu pour le groupe de rock psychédélique liégeois Ode to Space Hassle, Anaïse réalise ici un clip surréel où elle met en scène la répétitivité grisâtre de notre quotidien de façon quasi hypnotique sur la boucle du single tiré de l’album Down Memory Lane. « J’avais envie de donner un goût un peu étrange et amer dans ce film parce que je voulais retranscrire cette loop qu’on peut vivre. Chose qui resonne encore plus durant ce confinement » décrit l’illustratrice. Sans se concerter durant la période de création, Anaïse explique qu’elle a réellement pu travailler comme elle le ressentait et que ce n’est qu’à la remise de l’œuvre terminée qu’elle a pu constater qu’elle en était arrivée à la même vision. Une création rendue possible grâce à une structure forte qui encourage et soutient concrètement ce type d’initiative. « Caméra-etc fait partie de ces endroits garants de la créativité parce qu’elle n’est pas dictée par des exigences de thunes. Moins d’argent en jeu donc plus de possibilités, tout simplement. ».
Lluna llena d’Isabel Garcia Moya
Artiste multidisciplinaire, Isabel Garcia Moya réalise ici également un clip pour son projet musical Lluna llena, single de l’album Nunca Jamàs. Album lui-même composé par le duo Burger & Tortilla aux influences latinos où sa voix est accompagnée de la guitare d’Emerson Devresse. Dans ce film, Isabel inscrit son imaginaire dans l’imagerie de la culture mexicaine et raconte aux travers de différentes techniques d’animation l’arrivée de deux personnages dans un monde onirique. « J’ai eu la chance avec Camera-etc d’être totalement libre. Je suis arrivée il y a deux ans dans le cadre de leur formation gratuite, avec déjà cette idée de clip en tête. »