GARRETT LIST, IMMORTEL TEL UN ARBRE
Rédaction : Patrick Ndibwalonji Badibanga // Photos © Dominique Houcmant | Goldo
Le mardi 18 janvier, le Théâtre de Liège accueillait la conférence de presse à la mémoire de Garrett List. Son œuvre Music for Trees y était présentée en exclusivité, en attendant d’être jouée dans différents lieux culturels liégeois en première mondiale.
« De la musique pour les arbres, des arbres pour les gens, des gens pour la musique. » Voilà l’ambition qu’avait Garrett List en composant cette ballade musicale axée sur les arbres. En trois heures, l’artiste a recréé une journée entière où chaque heure est une métaphore représentant une espèce d’arbre. À l’image de ces végétaux vivants parfois plus de 1000 ans et ayant des caractéristiques différentes, la musique de Garrett List s’inspire de divers courants dont le mélange n’est pas forcément instinctif. Son but avoué : faire progresser la musique constamment. Voyons comment il en est arrivé là.
Le parcours du combattant
« Trop jeune pour être un beatnik, trop vieux pour être un hippie. » Issu d’une génération intermédiaire entre ces deux mouvements à l’identité particulièrement prononcée, Garrett List a puisé son esthétique musicale dans le New York des années 60. Jazz, musique classique, chant, musique électronique ou traditionnelle, tous ces courants sont des sources d’inspiration pour la génération de Garrett qui sera appelé postmoderne. La musique postmoderne, c’est celle qui échappe à toute règle et assume son métissage et son ouverture d’esprit. « La personnalité ne doit pas se figer dans le temps », pensait d’ailleurs Garrett List. Après tout, si les arbres grandissent, pourquoi la musique ne pourrait-elle pas en faire autant ? Lui-même était un blanc de la classe moyenne américaine et a osé s’introduire dans le monde du jazz et s’y faire accepter malgré les préjugés. C’est, du reste, ce courant musical qui ne lui était pas forcément destiné qui lui a ouvert le plus de portes.
Un Américain à Liège
Tout au long de sa carrière longue d’un demi-siècle, Garrett n’aura de cesse de repousser les frontières autant aux États-Unis qu’à Liège. Il poussera même la fantaisie jusqu’à donner cours d’improvisation au Conservatoire de Liège. Évidemment, avec son arrivée et sous l’impulsion d’Henry Pousseur, ce lieu n’aura plus son caractère conservateur. Et le goût de Garrett pour l’improvisation trouvera son point d’orgue avec la création d’Orchestra Vivo. Orchestra Vivo, c’est un orchestre sans chef... mais pas seulement ! C’est aussi « 30 musiciens, dont 9 compositeurs, qui jouent leur propre musique. » Chacune de leurs représentations est donc unique. En parlant de musiciens, allons à la rencontre de ceux qui ont contribué à faire aboutir le projet Music for Trees.
Quand le destin s’en mêle
« Le jour où l’homme sera aussi intelligent que l’arbre, le monde sera sauvé. » Cette phrase résume à elle seule la philosophie de Denis Mpunga quand il rejoint le projet Music for Trees. Difficile d’y voir une coïncidence quand on sait qu’une des particules de son prénom signifie arbre de la forêt. Pourtant, le plus étonnant reste encore à venir. Quand Dennis a été contacté pour rejoindre l’aventure Music for Trees, il travaillait sur un film de science fiction dont le thème principal était les arbres. Encore et toujours eux ! Qu’en est-il du reste de l’équipe ?
À la direction artistique du projet, nous retrouvons Manu Louis et Adrien Lambinet. Comme Garrett, eux aussi ont su recycler leur style de prédilection pour en faire quelque chose d’unique. Adrien a fait du trombone sa marque de fabrique tout en l’utilisant de manière peu orthodoxe. Manu, lui, se plaît à associer les contraires. Alors, si vous ne voulez rien rater de la première mondiale de Music for Trees, rendez-vous le 10 février 2022 au Manège Fonck à partir de 20 h 15. Pour de plus amples informations, naviguez sur : https://www.festivaldeliege.be/.