HEBI, UN LUMINAIRE REPTILIEN SIGNÉ DE ANGELIS DESIGN
Rédaction : Ludovic Minon // Photos © Christophe Bustin
Un luminaire reptilien ? C’est la dernière création du designer liégeois Jimmy De Angelis. En marge de son poste dans la société Schréder, ce passionné se consacre au design d’auteur. À la frontière entre art et artisanat.
Immobile a priori, mais harmonieux quand il se contorsionne et se déformant selon ses besoins. Il ne s’agit pas d’un serpent mais de la dernière création du designer Jimmy De Angelis : un luminaire nommé HEBI (serpent en japonais). Le design inspiré par le vivant porte un nom : le bio-mimétisme. Un courant maitrisé par le Liégeois, qui pourtant refuse aujourd’hui cette étiquette. « HEBI s’inspire des codes reptiliens au niveau esthétique, mais ce n’est pas à proprement parler du bio-mimétisme » explique-t-il. « Même si j’en garde l’aspect écologique. À l’exception de la structure métallique, tous les éléments utilisés sont naturels. »
Luminaire sur pied esthétiquement inspiré du serpent, HEBI est une oeuvre entièrement modulable. La lumière qu’elle émet est orientable à 360° et peut se tamiser à souhait. « L’idée était de créer un luminaire vivant. À l’instar du serpent qui reste souvent immobile, mais qui se contorsionne harmonieusement lorsqu’il se met en mouvement. » Une oeuvre composée d’éléments naturels : : hêtre, coton, câble gainé en tissu, source lumineuse OLED (Organic Light-Emitting Diode). |
En plus d’avoir déjà fait parler d’elle, HEBI devait initialement être présentée au Light & Building 2020 à Francfort, soit le plus grand salon de design au monde. Avec la crise du Covid-19, l’édition est finalement reportée en 2022. « Je garde ma place pour la prochaine édition, mais je présenterai sans doute un autre projet » explique Jimmy De Angelis. « Présenter une innovation au public est délicat, il faut qu’il soit prêt à l’accueillir. » L’importance du timing, Jimmy De Angelis la connait bien : certaines de ses créations en ont fait les frais. « AT22 a fait le tour du monde. Aurore, par contre, est sortie à une mauvaise date et a fait un flop. »
Jimmy De Angelis tente toujours de créer des objets soit uniques, soit personnalisables. Mais même avec un tel processus de création, le Liégeois ne se considère pas comme un artiste. « Un artiste n’a pas de normes, un designer en a beaucoup » nous disait-il. « Je pense qu’un artiste est artiste car il brise les codes sociaux, il interpelle. Moi, je ne peux pas ignorer les règles, qu’elles soient des lois mécaniques ou des normes légales. » Une limite à la créativité ? « Il fut un temps où les designers avaient un très grand pouvoir dans les entreprises, et faisaient ce qu’ils voulaient. Mais les conséquences économiques et écologiques étaient importantes » développe-t-il. « Aujourd’hui, nous devons être à la fois utopiques et réalistes. Mais avec les techniques actuelles, je pense que c’est possible. »