LIÈGE À 120 BATTEMENTS PAR MINUTE
Rédaction & Photos : Guillaume Scheunders
« Liège, ville électronique ? » C’est à cette question plutôt rhétorique qu’ont tenté de répondre Liège Electronic Archives et le Kollectif Bunker, fin avril dernier. À travers un festival mêlant expos, lives, workshops et conférences, ces passionnés se sont attelés à faire sortir la musique électronique de la sphère underground. L’événement grand public a pris ses quartiers au Centre culturel Les Chiroux.
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Dans la salle des Chiroux, le public s’immerge dans une expérience audiovisuelle. L’exposition n’est pas bien grande, mais le travail qu’elle a nécessité est admirable. Écoutant le dj aux commandes de ses platines, on se balade devant des écrans qui diffusent des extraits de sets, des affiches, des images d’événements en tous genres qui ont eu lieu à Liège et ses alentours. La visite est un véritable marqueur d’histoire. Chaque flyer est un souvenir. Parcourir les murs de la pièce permet de se rappeler de toutes ces soirées qu’on a pu passer dans ces boîtes mythiques… qui ont presque toutes fermé les unes après les autres ! La Chapelle, la Soundstation, le Phoenix, le Factory et malheureusement encore dernièrement le Cadran.
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Souvenirs de soirées mais aussi de djs. Sur un mur, on en aperçoit 130 d’entre eux en photo, tous issus de la cité ardente. Et leurs productions ne sont pas oubliées ! Une soundbox — côté ludique de l’expo — retrace une cinquantaine de sons, sorte de grand écart entre la musique concrète d’Henri Pousseur et le hardstyle de DJ Furax.
Apprendre
À travers le festival, l’occasion nous est donnée d’apprendre sur ce qui se fait à Liège comme dans le monde entier. Saviez-vous qu’un mur de lumière de 80 mètres de long existait initialement aux côtés de la Tour Cybernétique du parc de la Boverie ? Autour de quatre conférences, on a pu en savoir plus sur des sujets tels que ladite Tour Cybernétique de Schöffer, la musique assistée par ordinateur, le Djing ou encore l’application « Belgium Underground ». Le point fort de ces initiatives : elles sont accessibles à tous et permettent de mieux comprendre ce qui apparait pour beaucoup comme du pur charabia.
Écouter, évidemment
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Comment mettre en place un festival autour de la musique électronique sans proposer d’expérience auditive originale ? Les organisateurs ont su trouver la bonne formule : consommez local ! Avec des lives de Javelot, Analept, MERS ou George Mood, la scène liégeoise a montré qu’elle en avait sous le pied.
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Liégeois aussi, Xavier Gazon a lui coordonné un événement assez inédit le samedi après-midi. Si vous avez déjà assisté à l’une des nombreuses jam sessions qui ont lieu dans une multitude d’endroits à Liège, vous avez sans doute moins de chances d’avoir pu assister à une Hyperlink, une jam électronique. S’il faut un peu de temps pour que les participants s’accordent entre eux, le résultat est bluffant et la musique prend son sens, sans forcément que les musiciens se parlent. Chacun est concentré sur son modulaire, son clavier, son PC, sa MPC voire même sa guitare. Mais malgré tout, ils arrivent à trouver un rythme commun qui est agréable à écouter.
Le festival s’est conclu sur une dernière expérience impressionnante, encore une fois tant visuelle que sonore. Cette fois-ci, c’est le français m-o-m qui a embrasé le centre culturel avec un show fascinant. Le principe ? Amplifier le son que produit la vibration d’une ampoule… pour créer de la musique ! C’est éblouissant d’ingéniosité et c’est surtout la bonne mise en jambes pour l’afterparty qui a rempli les deux salles du Kultura jusqu’au petit matin.
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Alors, Liège, ville électronique ? Le passé l’a prouvé, le présent perpétue la tradition et on espère que le futur continuera sur la belle lignée que nous offre la cité ardente. Grâce à LEA et au Kollectif Bunker, la musique électronique sort des caves et des boîtes de nuit liégeoises et parle à des nouvelles couches de la population.