TRIBAL VOODOO FEST, RETOUR À L'ESSENCE DU MOUVEMENT
Rédaction : Olivier Sogan // Slam : Mel // Photos : Peter Zanniti
Ce premier week-end de novembre s'est déroulé le festival de danse fusion Tribal Voodoo Fest III - Scarabé au Trocadéro. L’événement a réuni une trentaine d’artistes venus de Liège et d’ailleurs, pour le plaisir des spectateurs. Retour en mots et en images.

Dans l’unique salle du Trocadéro, entre le velour et les feuilles d’or, le public vibre au rythme de la belly dance d’Ebony Qualls. L’américaine, tout droit venue de Washington D.C pour les besoins de ce festival, ouvre le spectacle avec sa danse du ventre. Elle n’est pas la seule a faire bouger le public. Il faut dire que, ce soir, la Bonbonnière de la rue Lulay, comme on la surnomme, est prise d’assaut par un cortège ininterrompu de danseuses. La formation Mezza Luna, Deborah ou encore Julianne : en bande ou en solo, une vingtaine de performers se succède, transportant les spectateurs vers d’autres horizons.
Les murs centenaires de ce théâtre à l’italienne tremblent. Une étrange énergie se propage de la scène aux gradins. Dounia exécute une danse fusion indienne avec des gestes emplies de grâce. Le public se délecte de costumes dont les accessoires empruntent au traditionnel, à l’instar de la formation Aum Tribal Aum : ces membres portent les ceintures traditionnelles berbères tout en jouant de la Manjira, une paire de cymbale indienne. C’est de la fusion : des mouvements, une mise en scène et des codes prenants racine dans les danses orientales, traditionnelles et modernes, autant que dans les tripes des danseuses. Plus tard, la formation Dãnapati joue d’un parfait équilibre entre mouvement précis et improvisation, et offre un spectacle poignant.
Du Trocadéro à Martine Wolff

La première partie du Tribal Voodoo Fest s’est clôturée en beauté, avec le retour sur scène de l’invitée spéciale : Ebony Qualls. Mais le festival continue. Anika, fondatrice de l’ASBL Tribal Voodoo et organisatrice de l’événement, a encore du pain sur la planche. Son bilan à chaud : « les énergies sont décontractées, le partage riche et les gens bienveillants ». Le reste du week-end, des stages de danses sont organisés, avec certaines des artistes qui ont écumé la scène du Trocadéro. C’est donc dans les locaux de la prestigieuse école de danse Martine Wolff, situé dans le Longdoz, que nous retrouvons Miss Qualls, accompagnée de Julianne Dãnapati, Vleer et Briana Stuart.
Assis dans le secrétariat, au premier étage, Julianne déjeune entre deux stages. Elle revient sur sa prestation en groupe avec Dãnapati : « Cette pièce, on l’a créé ensemble. On a voulu créer des sensations, faire ressentir. » Une pièce construite certes en amont par quatre paires de mains, mais qui sur scène a laissé de la place à l’improvisation. Le résultat : des images véhiculées par les corps de Laura, Amul, Anika et Julianne et qui ont impacté l’assistance. Et elles ne sont pas les seules à avoir eu cet effet sur l’assemblée. Malheureusement, il faudra attendre un peu pour le quatrième opus de ce festival de danse fusion. Mais Anika l’a promis : elles reviendront !
Le slam de Mel
Des pas qui vibrent
(Mel.)
sur un sourd silence
Chuuuuut...
Ta voix reste muette, pensante
Prisonnière d’un son qui t’enivre
Délicate entrée
Doux vent de marré
Un corps accord
Entends-tu ce son intérieur
Écoute encore
Chuuuuut...
Écoute Pandore
Cette vibration qui vient d’ailleurs
Des peuples entier l’on représenté
Et perpétue de l’honorer
Écoute
Écoute encore
Laisse toi transporter sur cette vague exportée
Encore un corps
Il se dévoile s’envole
Sans se tordre à tort
On lévite, flotte
L’ascension de nos esprit pilote
Guide la montée de notre intérieur envolé
Légère, légère, légère
Elles dansent cette transition
Cette nourriture éveille à la connexion
Instinctif déplacement
Introspection à l’enfant
C’est une hymne au retour
A l’essence de l’humanité
Animalité
Fusion
Intemporalité
Vibration
Vibration
Vibration
Traduite en extension
Elles dansent, le ciel, les étoiles et le soleil
Elles dansent et ouvrent une parcelle interne
Vivantes brulantes et uniques
Le retour au sens primaire de la mimique
Elles inspirent au silence encore le silence
Un doux et sourd silence
Qui nous invite à vibrer ensemble
