UNRHYTHMIC #1, FROM LIÈGE WITH LOVE
Rédaction : Ludovic Minon // Photos : Simon Verjus
Nouveau concept nocturne à l’horizon : Unrhythmic ! Grosse soirée à base de Dj’s sets locaux et internationaux, la première édition a fait trembler le Manège Fonck jusqu’au bout de la nuit. Au programme, peu d’étiquettes mais une constante : du groove ! Retour sur événement avec un récit décalé signé Ludovic Minon et Simon Verjus.
Comment les Liégeois choisissent-ils leurs soirées ? « Moi je connais un gars dans l’orga » et « un de mes potes joue ce soir » sont sans doute les réponses les plus récurrentes. Mmmh, ce délicieux goût d’entre-soi ! Les trois potes qui ont lancé Unrhythmic, eux, se revendiquent du « goût du rarement proposé à Liège ». Comprenez : « des artistes de qualité et sincères dans leur style ». Difficile d’en savoir plus tant les étiquettes ont l’air de démanger notre interlocuteur. Il faut dire aussi qu’on n’était pas en avance… Une sombre histoire de barbecue en guise de briefing et son beerpong digestif plus tard, la team Quatremille arrive sur place. Il est déjà une heure du matin. La classe ! De quoi louper le show du pote Tom Nate — Midnight Voodoo ‘style, la base — qui ouvrait la soirée. « Un de mes potes joue ce soir » qu’il disait !
Pour cette première édition, Unrhythmic s’inspire de la scène d’Amsterdam. Scène qui, apparemment, « détermine la scène électro d’aujourd’hui ». Mais malgré le parterre de vélos à l’entrée, Liège n’est pas Amsterdam. Et pour le guindailleur lambda, les têtes d’affiche restent peu connues. À cette bande de hippies squattant l’entrée : « Alors c’est comment à l’intérieur ? » « Je sais pas gros, pas encore rentré. » Eux, c’est sûr, ne connaissent pas « un gars dans l’orga », sans quoi ils n’auraient sans doute pas descendu deux heures de carapils en attendant la pause-clope du sorteur.
À l’intérieur, changement d’atmosphère. Une déco minimaliste un poil rétro à base de veille télé, de patchwork d’enceintes au rendu soundsystem, et de tapis de gobelets jetables en guise de moquette. Une ambiance underground qui rappelle les défunts Cadran et Escalier. La relève ? L’avenir nous le dira ! Mais pour l’heure, force est de constater le succès de l’événement. On y distinguera pêle-mêle les habitués du KulturA, la hype du Supervue et quelques exilés bruxellois. Car en plus de proposer du très bon son, Unrhythmic a la plume facile pour introduire ses invités. Des descriptions à coup de « bassline italo-disco et rythmes africains » (Masalo), de « vent brésilien — roi de l’edit » (Mendel), de « plus grand convoyeur de fond de la house music » (Larson), et de « funk bollywoodien mélangé à de l’Afrobeat » (Tom Nate). Quand chez Quatremille, on aurait sans doute bazardé un melting-pot d’onomatopées métaphoriques en guise de critique musicale… Une chose est sûre : avec des initiatives pareilles, la nuit liégeoise n’est pas prête de s’arrêter !
Six heures du matin, une vieille lumière blanche de supermarché éclaire le champ de bataille, achevant de griller les rétines des survivants. « C’est où l’after ?! » Passés les cadavres et le goût de trop peu, les Liégeois gardent la peau dure. Et se retrouvent souvent à re-boire des coups devant une tablée d’inconnus. Tant qu’il y a de la bière… Comment les Liégeois choisissent-ils leurs afters ? « Moi je connais un gars qui … » Réponse au prochain épisode !


























