VICTORIA HANNA, UNE DOUBLE FACE SURPRENANTE
Chronique : Cécile Botton / Photos : Albane Rodrigues
Samedi 26 octobre se tenait, au Reflektor, la soirée de clôture du Festival Voix de Femmes. Avec, en guise d’apéro, une rencontre avec Victoria Hanna, tête d’affiche de la soirée. En tout intimité, une petite vingtaine de personnes se sont retrouvées autour de cette artiste aux multiples facettes. Quatremille en profite pour partager ce moment profond empli d’émotions.

Victoria Hanna, auteure-compositrice et interprète israélienne a été élevée dans une famille juive ultra-orthodoxe. Enfant, elle bégayait. Mais à force de travailler sa voix à travers les cantiques, elle dépasse ce handicap. Ce qui lui permet de partager et d’enrichir son patrimoine culturel. Dans sa vie, la place de la voix et du chant ont joué un rôle émancipateur. D’ailleurs, l’artiste perçoit cette rupture avec la tradition comme un cadeau.

Optimiste, avide de vie, la chanteuse dégage une grande sérénité et c’est dans un anglais fluide, qu’elle nous conte son histoire ou plutôt celle de ses deux grands-mères, Victoria et Hanna. Tout oppose ces deux femmes sauf une chose : elles ont toutes deux été mariées très jeunes et de force, avec un homme beaucoup plus âgé pour qui, elles n’éprouvaient aucun sentiment.
Tout d’abord, il y a Victoria, sa grand-mère paternelle originaire du Caire, une rebelle dans l’âme. Celle-ci n’a pas suivi sa famille en Israël et est restée en Egypte où elle vécut de manière égoïste. Quant à Hanna, sa grand-mère maternelle, elle incarne l’amour, la dévotion. Soumise en apparence, elle trouve une libération à travers le chant spirituel. Une passion qui la rapproche de sa petite-fille !

Victoria Hanna, une personnalité double face : Victoria, le côté rebelle traduit par le rap et Hanna, le côté soumission traduit par les voix spirituelles ! En effet, Victoria Hanna, c’est un subtil mélange de musiques anciennes et contemporaines, de textes philosophiques et religieux. Le tout accompagné d’un oud électronique, d’un accordéon, d’une batterie, d’un clavier et d’un saxophone.
Je dois dire qu’une rencontre en petit groupe, c’est un moment de partage intense… Les voix, c’est magique, les vibrations, ça unit et le tout, ça prend aux tripes ! Surtout quand Victoria, de sa voix douce, invite chacun d’entre-nous à en prendre conscience en touchant notre corps et en ressentant les vibrations de nos cordes vocales à travers celui-ci. Lâcher-prise, tel est son dernier conseil… Car on n’a aucune prise sur la voix, il faut juste la laisser sortir comme elle vient, c’est juste un cadeau divin !