AUTODÉFENSE POÉTIQUE OU GRANULARITÉ CONCENTRIQUE

Rédaction : Cécile Botton / Photos : Isabelle Belloi - Emulsion Photographique 

Ce jeudi 6 avril, le cinéma La Sauvenière a fait place belle au slam avec la projection d’Autodéfense Poétique : douze vidéos de slameur.euses dénonçant des discriminations en tout genre. Le tout saupoudré d’un micro ouvert remettant le slam au cœur de l’art de la scène. Découvrons la granularité de ce projet par-delà la singularité de ses voix !

© Isabelle Belloi - Emulsion Photographique
© Isabelle Belloi - Emulsion Photographique

Tant qu’il le faudra

« Depuis que j’ai découvert le slam il y a 3 ans, j’ai envie d’en filmer… Une façon d’allier mon métier de réalisatrice et mon amour pour le slam » explique Vinciane Zech qui a répondu à l’appel à projets de Sarah Schlitz « Tant qu’il le faudra ». Il est vrai que cette proposition rentrait dans la logique du slam qui permet à chacun.e de s’exprimer par rapport aux discriminations. « Ça me donnait des moyens pour filmer le slam comme je l’imagine dans ma tête càd. le plus simplement possible afin d’être au plus proche des slameur.euses, des textes, des corps et des voix… Avec la lumière, les déplacements de caméra, j’ai essayé de retrouver l’âme du slam, même si le slam, c’est avant tout un art de la scène… » poursuit Vinciane. 

C’est tout naturellement qu’elle se tourne vers L-Slam. Avec Julie Lombe, elles vont mettre tout en œuvre pour concrétiser cette initiative. C'était un gros challenge pour L-slam tant par l'ampleur inédite du projet que le nombre de partenaires impliqués. « Ce qui m'a porté, ce sont les deux axes de l'asbl : permettre aux femme.x.s de s'exprimer grâce à la poésie et rémunérer les artistes pour respecter leur force de travail » confie Julie. Directement, sa sœur Lisette enchaine : « Il ne s’agit pas juste d’être victime de discriminations, mais de voir ce qu’on met en place comme lutte personnelle et comment le verbe permet aux personnes de se redresser et de rester debout avec des paroles de résilience, des paroles de barricades… Et l’ensemble, c’est la chorale, une vraie pulsation du monde qui nous renseigne sur ce qui est en train d’abimer les gens, mais aussi sur comment ils se solidarisent pour résister. Ce sont des paroles de résistance ! » 

Caserne Fonck

« Je sens que les gens qui s’en occupent en prennent soin, le bâtiment est magnifique et les énements qui sont programmés me paraissent justes et en adéquation avec les valeurs d’L-Slam et d’Autodéfense Poétique. » lâche Vinciane. C’est aussi un endroit sobre qui permet d’être au plus proche de l’esprit développé par le slam. « J’ai super bien vécu la captation, car il y a eu un accueil très chaleureux de l’équipe qui veillait à ce qu’on soit mis dans de bonnes conditions pour dire nos textes. Partager au cœur de 12 textes, c’est précieux…  Et puis, ça touche à la continuité de nos actions » confie Catherine Barsics. Quant Lisette Lombe, notre future poétesse nationale, elle s’est laissée porter par son premier texte sur l’agression raciste« C’est un texte qui est descendu dans les strates et en avançant en résilience, il n’est plus aussi chargé qu’au tout début C’est moins une question de survie aujourd’hui ! »

Semer des graines…

« Julie Lombe nous a contactés et comme l’équipe était motivée, on a lancé le projet… Au départ, il y avait un seul atelier prévu et puis on a en eu trois ! » explique Aurélie, animatrice à vie féminine. Cette phase d’ateliers animés par les slameur.euses permet de faire du lien avec l’éducation permanente, une des missions d’L-Slam.

Rejane, une participante partage ses impressions : « C’est une première, je ne savais pas trop ce qu’était le slam. Je trouve que c’est une belle manière de venir à l’écriture… Oui, j’en referai, car qu’on soit jeune ou vieux, c’est un mode d’expression très chouette, une belle découverte qui modernise l’accèà la poésie…  A l’école, il serait intéressant de travailler la langue française avec le slam ! » Et Catherine Barsics de poursuivre : « Ce qui me motive dans l’animation d’un atelier, c’est le partage, la possibilité d’amener des outils afin que chacun.e puisse s’en emparer avec sa singularité… C’est aussi lui permettre de trouver sa voie propre que ce soit à l’écrit ou à l’oral, car la mise en voix va mettre en exergue le texte avec toutes ses spécificités. »

Au cinéma 

« Moi, j’adore les Grignoux et je trouve que ça a du sens d’amener le slam au cinéma, de le sortir de ses habitudes » explique Vinciane. Contactés par Julie Lombe, les Grignoux ont été enthousiasmés par le projet et ont accepté de programmer une soirée qui mêlerait la projection des vidéos et un micro ouvert où les participant.es des ateliers auraient l’occasion de prendre la parole. « La soirée fut une réussite dans le sens où elle a dépassé les objectifs espérés… Un public présent en nombre malgré le prix (les événements slams sont souvent à prix libre) » nous dit Julie. 

En effet, ce soir-là, c’est plus de 200 personnes qui ont pris place dans la salle de La Sauvenière ! Et je peux vous dire que le slam sur grand écran, ça vous prend aux tripes « J’avais déjà vu les vidéos plein de fois, mais là sur grand écran, j’ai vu autre chose, l’émotion était vraiment là, je lai sentie… C’était juste et intéressant, car ça a touché des personnes qui n’avaient jamais vu de slam » confie Vinciane toute émue. « Des vidéos magnifiques qui ont touché, secoué, fait réagir, à bien des niveaux. Une parole citoyenne, accompagnée durant les ateliers d'écriture, qui trouve là une belle agora pour s'exprimer. Des partenaires culturels et politiques qui s'impliquent et parlent déjà de la suite à donner au projet » conclut Julie.

Et l’envie de poursuivre…

Une chose est sûre, il faut refaire des projections sur grand écran… Il n’y a pas encore de date ni de lieu, mais l’envie est là« C’est quelque chose d’hybride qui doit pouvoir exister en dehors de cette projection aux Grignoux ! » clame Vinciane.

« Nous avons déjà touché des centaines de personnes et le travail de sensibilisation va se poursuivre à présent avec la diffusion des vidéos » lâche Julie. Pendant un mois et demi, chaque semaine, deux vidéos seront postées sur les réseaux sociaux afin de faire voyager ces textes par-delà l’inconnu. Ce sera peut-être l’occasion d’atteindre des gens qui ne connaissent pas le slam ; de les toucher afin qu’ils se disent qu’ils ne sont pas seuls, qu’il y a des gens qui pensent comme eux et qui vivent des choses similaires. « C’est aussi l’envie d’aller dans les interstices là où on ne voit pas et ça les réseaux sociaux le permettent » poursuit Vinciane. 

« Juste une valse de cercles qui s’entrelacent » conclut Lisette Lombe. 

 

Publié le 11 Avril 2023 par
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