CARAVANSÉRAIL, DU SOLEIL AU CŒUR DE LA GRISAILLE !
Rédaction : Cécile Botton, Patrick Ndibwalonji Badibanga
Durant un peu plus de trois semaines, la Caserne Fonck a vibré au rythme de la première édition de Caravansérail. « Réussi, partage, euphorie, fatigue, joie… » sont les mots lâchés spontanément par nos trois compères, Mathias, des Ateliers de La Colline, Lara de La Cie Espèces de… et Baptiste du Collectif Mensuel… Ces trois compagnies sont à l’origine de ce festival où il fait bon vivre. Petit retour sur cette initiative inédite !
Objectifs atteints…
« Il y a beaucoup de richesses à Liège et il fallait réussir à les fédérer » a lâché une participante lors d’un atelier d’écriture. À voir son sourire, on comprend immédiatement qu’elle est satisfaite du festival. En touchant à tous les arts et en alliant spectacles et ateliers participatifs, il y avait l’envie d’être au carrefour des différents quartiers populaires, de mélanger les publics, de favoriser les rencontres toutes générations confondues. « Je suis très ému, car nous avons rencontré nos objectifs, et ça ce n’était pas gagné d’avance, car d’une certaine façon, ce festival est un concept nouveau… Et il y en a eu pour tous les gouts : de la réflexion, des tables rondes, des fêtes, des fanfares, des concerts… Et donc, c’est réussi ! » explique Mathias. « Il y a eu un public qui d’habitude ne va pas à ce genre de festival » affirme Baptiste pour corroborer les dires de son ami.
Remixer les publics…
Cie Espèce de… travaille avec des associations en lien avec le français langue étrangère et l’alphabétisation. Une chance pour ces personnes de monter sur scène et de pouvoir faire entendre leur voix en présentant tout le travail mené lors d’ateliers de Théâtre-Actions. « C’était vraiment super chouette, des moments profonds avec des paroles qu’on entend peu et puis il y avait des personnes d’associations qui revenaient seules le soir… Ça, c’est vraiment une grande réussite ! » lâche Lara. Sans oublier les gens du quartier qui ont passé la porte afin de voir ce qui se passait.
Enfin, le week-end, la cabane aux enfants a eu son petit succès, elle a permis aux parents de profiter des spectacles. « Ça nous donne l’envie de continuer les garderies ! »
Le dernier jour, un temps fut consacré au partage des productions réalisées lors des ateliers. « C’est vraiment un désir de ne pas faire du théâtre pour des gens, mais de faire du théâtre pour et avec les gens et on se rend compte que si on veut croiser les publics, c’est par là qu’on doit passer… On doit trouver une espèce de chainon manquant pour leur faire visiter les lieux, pour qu’ils développent le désir d’y revenir » explique Baptiste. Seul bémol, le ciné-club n’a pas eu le succès escompté. Cependant, ils n’abandonnent pas l’idée et vont le repenser pour un l’an prochain. Avec une telle détermination, nul doute que l’initiative risque bien d’être récompensée la prochaine fois.
On vient de loin…
« C’est super gai, on a rencontré des gens de Cologne qui avaient vu Blockbuster à Avignon et qui nous ont cherchés sur internet et ils ont débarqué dans l’atelier photo… c’était adorable ! » conte Baptiste.
Émouvant…
Pour les deux spectacles présentés par les Ateliers de la Colline, il s’agissait de dernières. « Notamment pour Sarah, un spectacle créé il y a longtemps et qui a bien tourné… On a été porté, à la fois, parce que c’était une dernière, mais aussi, dans le contexte du festival, il y a eu un grain particulier, un supplément d’âme et j’ai trouvé ça très, très fort ! » confie Mathias. Enfin, il y a eu la résidence du spectacle « Les enfants de la vallée ». Dans le cadre du festival, le projet a bénéficié de toute l’énergie du public et du dynamisme ambiant. « Je trouve que ce spectacle a bien progressé et puis autour, il y a eu toute une série d’ateliers qui participent à une synergie qui fait que les choses grandissent et ne sont pas seulement du théâtre » poursuit Mathias. « C’est émouvant, car c’est un moment qui a brassé nos histoires ! » enchaine Baptiste.
« Enfin c’est un début que je trouve assez réussi… Même si c’est petit, il y a tout l’espoir que ça grandisse, c’est vraiment permis ! » lâche Lara avec enthousiasme.