Catherine Brennecke, une artiste tout terrain
Rédaction : Patrick Ndibwalonji Badibanga / photos : Catherine Brennecke
Du 6 avril au 4 juin 2023, Catherine Brennecke expose des pyrogravures au musée de la Boverie. Inspirée principalement par son environnement, cette artiste pluridisciplinaire vous emmène dans son univers tirant vers l'abstrait.
" Tiens, c'est quoi ces points, c'est quoi cette virgule ?" s'exclame un visiteur en plein milieu du musée de la Boverie. Quelles sont donc ses brûlures sur papier qui attirent autant l'œil et d'où viennent-elles ? Un beau jour de 2016, un trou dans le mur, un cheveu sur la table ainsi qu'une série d'imperfections dans sa classe donne une idée à Catherine. Et si elle représentait toutes ces choses sans lien apparent dans un cahier ! Aussitôt imaginé, aussitôt exécuté. Elle nous explique le cheminement de son œuvre : " je regardais beaucoup autour de moi, un peu comme une élève qui regarde par la fenêtre. Et j'ai commencé à dessiner tous les petits défauts de l'atelier ". En voilà une façon originale de débuter un projet artistique ! "Lors d'un jury, un de mes profs m'a encouragée à développer ce projet " ajoute l'artiste qui commence alors à reproduire ses dessins sur de très grands formats. Son but : les détourner de leur forme et rendre une nouvelle vie à ces choses dont tout le monde se fout. Pour elle, ces défauts à réparer sont les traces d’un passage de l'humain et devraient avoir davantage d'importance. Et contrairement à la photo et la vidéo, ses médiums de prédilection, la pyrogravure sur papier permet de capturer ces moments anodins tout en transformant leurs formes et leur fonds ? " Ici, quand j'utilise le pyrograveur pour dessiner des griffes sur une table, par exemple, ce ne sont plus des griffes sur une table ". De la pyrogravure sur papier ? Une grande première ! Question technique, en fonction de la forme, elle choisit une mine particulière et des températures particulières avec l'outil. Puis c'est parti pour au moins 4 heures de boulot. Enfin boulot pour certains, passion pour elle.
Une artiste prédestinée
"En primaire et en secondaire, je terminais mes examens super vite pour pouvoir dessiner " avoue Catherine en souriant. Plus qu'un besoin, c'est une véritable passion qui l'anime. Et en supérieur, tout s’accélère. D'abord étudiante en section vidéo à l'Académie des Beaux-Arts, elle prend ensuite la direction de la photographie en promotion sociale à Saint Luc et suivra une agrégation en espérant un jour pouvoir entamer un doctorat. En attendant, elle ajoute encore une nouvelle corde à son arc de compétence en organisant sa propre exposition collective. Son but : mettre en avant son collectif artistique, ce 3 juin à la Zone, de 11h à 20h. Ce jour-là, le COLLECTIF INDÉFINI présentera ses œuvres collaboratives et individuelles. BD, gravures, peintures, photos seront, entre autres, proposés par Catherine, mais pas que. Tatoueurs, DJ et autres réjouissances seront aussi au rendez-vous. Et le lendemain, ce sera la dernière de l'Expo de la Boverie. Décidément, le hasard fait bien les choses !