ASSIAKARA, LA MODE PAR-DELÀ LES STÉRÉOTYPES

Rédaction : Cécile Botton / photos : Alicia Lagrost, Tarick Iaagoubi & Sandra de Almeida

Mode unisexe, mode non-genrée… Quelle différence ? Rendez-vous dans l’atelier de la styliste ASSIAKARA situé dans le quartier Saint-Léonard. L’artiste nous explique comment elle a opté pour la seconde option.

© Tarick Iaagoubi
© Tarick Iaagoubi

À l’origine…

Formée à l’IFAPME, Assia a principalement appris à créer des vêtements pour des femmes à la taille mannequin. Durant une dizaine d’années, elle coud dans cet esprit-là. Elle ne se pose pas trop de questions jusqu’au jour où… « Quelqu’un m’a dit que mes vêtements n’étaient pas assez féminins… Je l’ai pris comme une espèce d’attaque ! » lâche Assia. Titillée par cette réflexion, l’artiste qui est, par ailleurs, très sensible aux luttes féministes et anti-discrimination, prend conscience qu’il y a peu de vêtements non-genrés. « Je voulais des trucs funs, beaucoup plus expressifs que les chemises blanches ou les jeans. »

Mode unisexe vs mode non-genrée

En 2017, la styliste crée une collection destinée aux festivaliers où elle conçoit deux vêtements pour femmes, deux pour hommes et deux de type unisexe. « A ce moment-là, je réalise une jupe pour femme et un kilt pour homme parce que ça ne pouvait pas être pareil…  Il y avait là un petit truc pas tout à fait assumé. »

Peu à peu, Assia déconstruit ce mot « unisexe » et définit sa marque comme non-genrée. « Du coup, dégenrer la mode, c’est faire des vêtements qui vont attirer tous les genres et tous les gabarits grâce au sur-mesure… En effet, les tailles standards n’ont aucun sens, elles ne vont pas à grand monde et sont très récentes dans l’histoire du vêtement. »

© Alicia Lagros
© Alicia Lagros

Retour à la slow fashion

Chez Assia, pas de stock… Quand tu commandes un vêtement chez elle, ce n’est jamais un achat compulsif. Ici, il faut prendre tes mesures, les envoyer, échanger par mail ou en visio, recevoir le prototype en 3D, valider ou pas… Tout l’inverse du net où tu cliques et le lendemain, l’article commandé est à ta porte. « La démarche slow fashion est vraiment importante pour moi et le sur-mesure renforce cela car c’est impossible de réaliser les vêtements à l’avance et donc ça ralentit le process : on réfléchit pour bien faire les choses… Bref, prendre le temps avant la conception pour être sûre que le vêtement sera porté. »

© Alicia Lagros
© Alicia Lagros

Des ateliers...

Les ateliers proposés par Assia s’étalent sur une demi-journée ou une journée entière et permettent, selon la thématique, de réaliser un sac banane, un short ou une salopette. Comme la styliste ne vend qu’en ligne, elle n’a pas souvent l’occasion de rencontrer sa clientèle. « J’aime beaucoup partager autour du vêtement… Lors des ateliers, je rencontre des gens et je leur permets de créer, je leur montre qu’iels sont capables d’y arriver quel que soit leur niveau. »

Pour Assia, tout le monde peut participer, qu’on soit novice ou confirmé en couture, on repartira avec sa création : un vêtement unique tant dans ses mesures que dans le choix des tissus. « Parfois, je dois prendre le relais car c’est trop compliqué pour la personne ou au contraire, si c’est quelqu’un d’hyper calé, je le-la laisse travailler… C’est ma responsabilité… Chacun.e doit repartir avec quelque chose ! Du coup, les participant.e.s aiment bien ce côté bienveillant et ça donne une chouette ambiance. »

© Tarick Iaagoubi
© Tarick Iaagoubi

Récemment, du tricot…

« J’ai toujours adoré les pièces en tricot… Il y a deux ans, j’ai participé à un workshop pour apprendre le tricot machine au Texlab. » Grâce à cet accompagnement, Assia commence à développer des pièces et décide de lancer un crowdfunding pour acheter sa propre machine à tricoter. En échange, les contributeurs ont reçu une écharpe produite sur la machine acquise. « Entre temps, j’ai découvert la Green Fabric à Bruxelles qui possède la machine de mes rêves… Cette machine tricote tout elle-même, sans être industrielle, car il y a encore beaucoup d’étapes manuelles dont la création du fichier ainsi que toutes les finitions. À Bruxelles, sur une journée, je fais trois gilets alors qu’ici je pourrais peut-être en faire un ! »

Envie d’un vêtement inédit, de favoriser les démarches artisanales, de créer votre propre vêtement, de vous mettre à la couture. Prenez contact avec Assia.

Publié le 2 Novembre 2025 par
Auteure

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