LE PECA… KESAKO ?
Rédaction : Cécile Botton
Depuis quelque temps, dans la bouche des opérateurs culturels, circule le mot PECA. Le PECA ou Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique a pour objectif de permettre à tous les élèves de l’enseignement obligatoire d’accéder, par le biais de l’école, à la culture et à diverses formes artistiques. La rencontre d’artistes, la découverte d’œuvres d’art, de lieux culturels vont progressivement intégrer la scolarité des élèves. Avec ma casquette de référente culturelle, je me suis rendue au Centre Scolaire Spécialisé Saint-Joseph de Dolhain où j’ai rencontré les élèves d’horticulture et M’sieur 13.
Le PECA à Dolhain
Premier contact avec M’sieur 13
« D’ailleurs, c’est dans la différance que se cultive l’intelligence » lâche l’écrivain et d’ajouter… « Oui, oui, différance avec un “a', en rapport avec le philosophe Jacques Derrida ! ». Avant de démarrer ses ateliers d’écriture, l’artiste a tenu à présenter son livre « M’sieur 13 est formidable » à l’ensemble de l’école. Sa thématique sur la différence touche tout particulièrement ces élèves issus de l’enseignement spécialisé. Ce fut un véritable moment d’échanges avec les élèves qui ont posé pas mal de questions. « Ils étaient curieux d’en apprendre plus sur ma méthode, mon métier, le slam, et puis des questions plus personnelles aussi... et forcément, j’ai terminé par un slam ! »
En effet, entrer dans la poésie par le slam, c’est montrer que tout le monde peut y avoir accès. C’est une façon de souligner que la poésie n’est pas cantonnée dans les grands salons ou dans les livres. « J’ai d’ailleurs choisi d’étiqueter mes ateliers “slam” afin d’aller vers plus d’oralité… La poésie, c’est quelque chose qui sort naturellement et qui est partout, il suffit juste d’aller la chercher » conclut l’artiste.
La plume au bout de la langue…
La journée se poursuit avec un premier atelier d’écriture qui rassemble les élèves d’horticulture. « J’ai toujours une appréhension particulière, car j’ai un enfant qui est différent et je connais son mode d’emploi… Mais ici, il y a plusieurs types, c’est plein de sensibilités différentes, alors, j’essaie de me coller aux émotions présentes dans la pièce, j’essaie de capter les regards. » Eh oui ! 110 minutes d’atelier, c’est très court, c’est juste une initiation et il n’est pas toujours facile d’embarquer ces jeunes en difficultés dans l’écriture. Mais l’artiste, à travers divers petits exercices, aide les élèves à trouver les mots, les sons, le rythme. « Je suis vraiment là pour faire émerger les idées, leur procurer une manière de faire ! »
Petit retour…
Des élèves
– « C’était une belle découverte avec des activités intéressantes. » (Sylvie)
– « J’ai aimé jouer avec les mots à retrouver sans trop réfléchir. » (Louis)
– « J’aimais bien les jeux pour fabriquer des mots. » (Chealsey)
– « Je me suis bien amusé, ce qui a fait rire les autres. » (Julien)
– « Un peu compliqué au début, mais j’ai bien aimé y participer et j’espère continuer un jour cet atelier. » (Hugo)
De l’artiste
« C’est vraiment important de promouvoir ce type d’activité via le PECA. Il s’agit de valoriser tous les élèves à travers l’art. L’art, il est là pour ça, c’est un révélateur qui permet d’aller chercher des choses au plus profond de soi. C’est à ça que servent les ateliers ! Dans mon esprit, la culture telle que je l’entends, tout le monde est capable d’y accéder. Les ateliers d’initiation au slam, c’est vraiment pour donner le gout. Parfois, on est étonné de se dire que le simple fait de sortir un bic, une feuille et de reproduire un exercice vont faire émerger une émotion… Et quand ça arrive, et bien moi, j’ai gagné ma journée, je me sens utile ! »